La fondation
La fondation

voulue par son fondateur, le comte othon iii de bourgogne, comme une église paroissiale, l’édifice est finalement une église dominicaine.
Dans les années 1240, Poligny se trouve dans le fief du comte de Bourgogne Othon III.
La ville est alors en pleine expansion, et un « bourg neuf ›› s’est développé au pied du château de Grimont. Mais le bourg ne dispose pas de lieu de culte propre : les habitants doivent se rendre au prieuré de Mouthier-le-Vieillard, en dehors des fortifications.
Othon décide de faire bâtir une nouvelle église, consacrée à la Vierge Marie et dotée d’un chapitre collégial, ainsi que le précise son testament.
La construction débute avant ou dans les années 1240.
Elle n’est pas terminée à la mort d’Othon en 1248. C’est sa sœur et héritière, Alix de Méranie, qui la fait achever dans les années 1270. Suit l’édification des bâtiments conventuels.
Alix donne à l’église une nouvelle destination, en faisant appel à des Frères prêcheurs de Mâcon. Peut-être faut-il voir la preuve de l’attachement de la comtesse, dont les chapelains et confesseurs étaient des Dominicains, à cet ordre mendiant alors en plein essor, expression d’une piété nouvelle.

Saint Dominique soutenant l’Église
(vers 1450)
Xylographie, exemplaire sur papier enluminé, 23,7 x 10,8 cm.
Washington, National Gallery of Art, 1963.11.7.

les jacobins désignent les religieux de l’ordre des frères prêcheurs, également appelés dominicains, d’après le nom de leur fondateur.
Dominique est né à Caleruega, en Castille, vers 1170.
Destiné, dès son enfance, à la carrière ecclésiastique, il reçoit une formation intellectuelle poussée.
À partir de 1206, Dominique parcourt le Languedoc, où s’est développée une dissidence religieuse, celle des Albigeois. Par la discussion et l’argumentation, mais aussi par l’exemple de la pauvreté, il s’efforce de les ramener au sein de l’Église.
Accompagné de quelques compagnons, il mène une prédication itinérante.
En 1216-1217, la papauté reconnaît l’ordre des Frères prêcheurs. Dominique disperse alors ses disciples. Ceux qui s’installent à Paris fondent le couvent Saint-Jacques (Iacobus en latin), d’où le surnom de Jacobins.
Dominique meurt en 1221 à Bologne. Il est canonisé en 1234.
La vocation des Dominicains est de prêcher l’Évangile, en terre de mission – tel Las Casas, défenseur des Indiens d’Amérique – comme en terre chrétienne, où les Prêcheurs ont souvent tenu la fonction d’inquisiteur.
Étudier constitue un préalable absolu. L’œuvre de Thomas d’Aquin au Moyen Age l’illustre au plus haut point.
L’ordre compte aujourd’hui quelque six mille frères, répartis dans une quarantaine de provinces sur les cinq continents. S’y ajoutent moniales et sœurs, mais aussi laïcs.